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L’histoire

HISTOIRE DE SAINTE-VALIERE

L’emplacement de l’ancien « Podium Valerii », qui devint ensuite Sainte-Valière commandait le passage qui, de la Vallée de la Cesse, conduit dans la Vallée de l’Aude.

Il a été choisi par le propréteur de la Gaule Narbonnaise, GAIUS VALERIUS FLACCUS chargé, 83 ans avant l’ère chrétienne, de l’organisation du territoire et des confins de Narbonne.

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 Le fort se dressait à l’intérieur des « murs vieux » sur le point culminant du terrain sur lequel était juché cet ancien poste de guet. Il est fait mention d’une double ceinture de murs. Les murs vieux étant toujours différenciés des murailles du lieu. Autour du village, 2 noms de lieux-dits confirment ce rôle de surveillance que lui assignaient ceux qui établirent les premières substructions: la « Bade » (poste deguet) et « Coustouges » (custodia).

En 1224, Amaury de Montfort remit au roi de France les terres du Languedoc qui avaient été conquises par son père Simon de Montfort à l’occasion de la croisade contre les Albigeois, et qu’il ne savait pas lui-même défendre. Sainte-Valière fut compris dans cette remise, mais comme faisant partie de la Vicomté de Narbonne.
En février 1257, Olivier de Termes vendit à l’abbaye de Fontfroide, en même temps que la seigneurie de Saint-Nazaire, ce fief de Sainte-Valière « avec le château, les tours, les maisons du même lieu »; ce sont les termes de l’acte de vente, écrit en latin par Pierre Izarn, « escrivain » public de Narbonne. Le prix de vente fut de 80 000 sols melgoriens.

La monnaie melgorienne, ou monnaie de Mauguio, était la seule ayant cours alors en Languedoc. L’abbé de Fontfroide était Othon III; le monastère fondé en 1097, avait déjà une immense fortune, provenant surtout de dons qui lui avaient été faits par les Vicomtes de Narbonne.

L’Eglise paroissiale de Sainte-Valière figure sur les registres du Vatican à partir de 1351. De 1257 à 1683, Sainte-Valière resta « un bien d’Eglise ». C’est l’abbaye de Fontfroide qui y percevait les droits seigneuriaux et y rendait la haute, la moyenne et la basse justice.
Lorsque les officiers de justice de l’abbaye tenaient leurs assises, les habitants devaient leur fournir 4 poules et le fourrage nécessaire à leurs montures.

Le village demeura sous la dépendance des abbés successifs pendant 400 ans.

En 1683, l’abbé de la Rochefoucaud la concéda à titre d’arrière-fief à Pierre Bousquat, baille du lieu, pour une albergue ou redevance féodale de 1000 livres.

La population peu nombreuse occupait des maisons enserrées dans de rigides murs percés d’étroites ouvertures pressées autour du vieux fort dont une pièce utilisée comme geôle.

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Sous la Révolution le village porta passagèrement le nom de « Montfloréal ».

De 1803 à 1807, les procès verbaux des délibérations du Conseil Municipal de Sainte-Valière permettent de connaître quelques aspects de la vie du village qui, après avoir été une pauvre paroisse, est restée une humble commune. Les revenus modestes que retirait le commune de la rente de 2 pressoirs communaux et des taxes sur le maigre cheptel de bêtes à laine (144 têtes) ne suffisaient pas pour faire face aux dépenses de travaux de voirie.
En 1807, on eut recours, pour assurer les réparations des chemins vicinaux, à la prestation en nature: à savoir tout contribuable payant dix francs de contribution devait une demi-journée de travail (une journée pour 20 francs, etc…). La réquisition d’une charette et de son attelage dispense son propriétaire de 5 journées d’hommes.
Au début du XIXe siècle, l’étude faite par le docteur Paul Cayla aborde l’économie locale dominée par la vigne. Les vins de Sainte-Valière jouissaient d’une grande réputation auprès des habitants de Saint-Pons. Les marchands qui venaient s’approvisionner ne redoutaient pas les difficultés d’un long trajet pour venir remplir de ce vin les outres chargées sur les mulets ou leurs futailles. Ils suivaient toujours la même route: traversaient Aigues-Vives, Mailhac et Pouzols. Mais leurs visites devenaient de plus en plus rares.

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Après enquête, il s’avéra que le buraliste de la barrière de Cabezac avait réussi à les empêcher de suivre cet itinéraire pour les obliger à passer par son bureau où étaient perçus les droits de péage. Il avait même mis à l’amende « un homme qui venait du côté de Saint-Pons parce qu’il était passé par Mailhac, Pouzols et non par son bureau ».
Les viticulteurs de Sainte-Valière subissaient de ce fait un réel préjudice, car leurs clients devaient faire un détour par Cabezac, ce qui les éloignaient de leurs chais. Le Conseil décide de se pourvoir auprès du Préfet pour faire cesser cet abus d’autorité qui privait les viticulteurs du principal débouché du produit de leur vigne.
Une taxe sur les vins fournissait au fisc d’importantes ressources; le receveur décida de se fixer à Ginestas.
Or les marchands, venant acheter leurs vins à Sainte-Valière, étaient obligés d’aller payer les droits de circulation à Ginestas. C’était une gêne considérable car ils arrivaient tard et repartaient très tôt de la commune aux heures où le bureau était fermé. Le Conseil chargea le maire d’obtenir « de qui de droit » que le receveur de ces droits sur le vin ou l’un de ses commis vienne établir sa résidence dans la commune.